lundi 30 avril 2007

L'homme de sa vie

J'ai vu ce film de Zabou Breitman.
Eh bien chapeau !

La photographie est superbe et tient lieu de narrateur. Un regard "neutre", un peu froid. repectueux. Un regard qui fait ressortir l'humanité des personnages.

Un plan ; la caméra est posée dans un coin de verdure. On voit entrer et sortir du champ un ballon, et des enfants qui jouent avec ce ballon.

Un autre plan, récurrent : un enfant regarde quelque chose au microscope. Sa main joue sur l'anneau de mise au point, et l'image du film devient floue, puis redevient nette. La caméra est donc comme un microscope, un simple observateur.

Et la narration est très belle.

Bernard Campan est épatant. Il joue bien !! les autres aussi, mais là ça m'a plus frappé. D'emblée, on oublie l'avoir déjà vu, on oublie ses autres rôles. Epreuve réussie.


Une ou deux longueurs, inévitable pour ce genre de film, mais franchement bien gérées.
Pour moi, un seul hic, c'est la scène de la femme qui pète les plombs quant à son rôle de mère. Trop décalé à mon goût. C'est la seule scène où on sente un personnage s'adresser à la caméra, à un public ; on sent que le texte a été écrit. Film d'auteur.

Quoi qu'il en soit, chapeau, Zabou Breitman.

dimanche 29 avril 2007

... le chemin de la Terre est effacé de ma mémoire ...

Je viens de me rendre compte que le CV que j'utilise depuis quelques semaines contient des erreurs, y'a des mots manquants parce que je me suis planté en faisant mon PDF.
C'est n'importe quoi, mais d'un côté ça me rassure quant à l'absence de réponses...

J'ai fait du sport ces trois derniers jours, et je suis à jour dans mon ménage et mes lessives. Je trouve ça très agréable -- un îlot d'ordre dans une illusion de chaos. Mais peut-être est-ce l'inverse, mon "ordre" personnel est le chaos de l'arbitraire dans le grand ordonnancement de l'univers.

Ce soir, on a sonné à ma porte alors qu'il était déjà tard. Comme j'étais occupé je n'ai pas ouvert, mais voilà qu'on jette de petits cailloux contre ma fenêtre, avec de plus en plus d'insistance.
Je me faufile alors dans le noir des couloirs pour deviner deux silhouettes derrière la porte de la rue. Et j'entends deux voix de mecs, des voix inconnues.
Ils ont insité pendant un bon quart d'heure, limite excités.

Ca m'a mis mal à l'aise, si bien qu'une heure plus tard je tressaille encore au moindre bruit.

Vu la douceur de la nuit, les fenêtres ouvertes me permettront de tout entendre jusqu'au matin.

mercredi 18 avril 2007

La Recherche du Nouveau Tsar

Julien a chanté Elvis.
Je trouve que c'est une redite par rapport à Like a Virgin la semaine passée.
Je suis fan de julien et ça me fait chier parce que c'est limite malsain. J'adore quand il chante de manière habitée. J'ai une faim dévorante de ces performances-là, parce que c'est tout ce que j'aime. Comme Amel, c'est son honnêteté, son courage, sa "naïveté" assumée, la fille qui donne vraiment toute son âme. Julien il est capable de ça.
Je suis d'accord avec Marianne James, elle m'a tiré les mots de la bouche. Il a pas besoin de jouer les comiques, les décalés. Enfin, c'est sympa aussi, mais c'est pas ça son défi. son défi, c'est A la faveur de l'Automne.
J'ai du mal à calmer ma frustration. Je lui en veux de ne pas m'avoir donné ce que j'attendais. de l'émotion pure.
C'est malsain ce sentiment.
Je lui en veux parce que moi je n'ai plus ce courage. Moi je n'ai plus les couilles de tout donner.
Je ne suis plus dedans.
Il y a des moments de grâce. c'est la seule chose qu'on n'obtienne pas par le travail. Cette honnêteté.
Jean-Louis Murat, parfois il me gonfle, mais il est totalement intègre. Au point que parfois j'aie pas envie de me prendre ça dans la gueule. "C'est l'amour qui passe, ses magnifiques chevaux....oooooh, c'est l'amour qui passe, au galop" C'est même pas la plus lourde à porter, mais ça implique de se fondre dans l'immensité, l'air, le ciel, les montagnes. Les étoiles. C'est l'ultime dilatation de l'âme qui est mon but, que je n'ose poursuivre.


Julien, en plus ça le rend beau quand il chante avec ses tripes. Tous les chanteurs deviennent beau quand ils donnent tout.
C'est dingue.
On est transcendé par "ça".

samedi 14 avril 2007

cons / sommation

J'ai conscience de ce que les animaux qu'on mange sont des êtres vivants, mais ça ne m'inspire pas d'idée végétariennes. Par contre ce serait bien qu'on améliore les conditions de vie et de mort de ces animaux qu'on mange. Même pour nous ce serait mieux.

Je me demande comment on en est arrivé là. Une logique de profit d'une part et de consommation d'autre part, une logique extrême. et chaque jour dans ma cuisine, dans les magasins, j'ai mes oeillères et j'ignore sciemment la misère humaine qui est de moins en moins lointaine.


Il y a peu, j'ai fait ce rêve. J'étais dans un supermarché inconnu, et tout à coup je me sens oppressé, faible. je me rends compte que les gens autour de moi aussi ont soudain l'air faible. Ils sont pales, anémiques. Et le rayon est fortement incliné, c'est une côte abrupte, d'autant plus dure à monter qu'on est épuisé, affamé, hagard. et je suis pris d'une peur panique, il est urgent que je gravisse cette côte pour rejoindre une autre allée du magasin, en terrain plat, loin de la faim et de la misère. Dans cette allée où je suis encore, c'est chacun pour soi, parce qu'on ne peut plus faire autrement. en tout cas, moi je ne pense plus qu'à ma gueule, à sortir de là à tout prix. La lumière elle-même est blafarde, parce qu'on n'est plus personne, dans ce monde de consommateurs.
Et quand j'arrive enfin au sommet de cette côte, dans un rayon confortable, chaleureux, plein de bons bourgeois souriants, je suis aussi comme eux, et je passe mon chemin en ignorant de toutes mes forces le rayon en pente où l'on a si faim qu'on n'a plus de force, et je veux rentrer chez moi.


mercredi 11 avril 2007

Les jours passent avec leur lot de surprises.
Une naissance la nuit dernière.
J'ai fait quelques photos ces jours-ci.
A suivre ... :)