vendredi 14 décembre 2007

Ca commence ...

out allait très bien jusqu'à hier. Je faisais face vaillamment à tous les problèmes que je rencontrais.

Un détail anodin a changé mon humeur de manière drastique.

Nous avions fini de travailler, étions allés au supermarché faire de bonnes grosses courses et les avions rangées à la cuisine. Mon frère allait arriver pour dîner, mais ma mère voulait qu'on regarde un film, et avait mis ce film. Je lui fais remarquer l'heure, et que mon frère va arriver incessemment, et me propose d'aller préparer le repas.
Après quelques minutes, mon téléphone sonne et c'est mon homme. Je retourne à la cuisine, téléphone en main, et surveille la soupe qui finit de chauffer. Presque tout le reste est prêt sur la desserte, qu'il n'y a plus qu'à emporter à la salle à manger.

Mon homme et moi avons parlé dix minutes, quand ma mère et mon frère débarquent dans la cuisine, commencent à s'affairer autour de moi -- bruyamment -- font mine d'emporter la desserte pour passer à table. Je raccroche précipitament.
Et on passe à table.

J'aurais dû les engueuler -- mais je n'avais pas de réaction mesurée sous la main. Ma seule envie était de prenre la nourriture des plats et de la leur lancer au visage en disant : "t'es affammé ? tu peux pas attendre deux minutes ? alors TIENS ! BOUFFE !"
Je n'ai pas déserré les dents de la soirée.

C'est très flou, ce qui m'a dérangé - agressé - dans cette situation. Je me rends compte que ça ne transparaît pas dans mon récit, pas précisément, pas clairement.
Pour moi, ça a été une bouffée de rancunes qui a refait surface. "Moi, je peux bosser au grenier, arranger le bordel que vous avez regardé avec impuissance depuis des mois, mais quand il s'agit du repas, vous ne pouvez pas attendre que ce soit prêt, ni que je sois prêt, vous me le retirez des mains et je n'existe pas".
Et quand j'entends "en tout cas, merci d'être venu nous aider", de la bouche de celui qui me dit, à quelques jours de l'arrivée du camion de déménagement "Comment est-ce qu'on va faire ? On n'a pas de cartons..." ... Ca me fait bien rire. Je ne suis pas venu "vous aider" mais jouer les surhommes, résoudre les problèmes qui vous pèsent et vous abrutissent depuis des mois.
Même pas prévoir des cartons. A quoi bon, puisque Gabriel arrive ? C'est vrai, moi je fais des cartons comme je veux, j'en sors de mes manches, je mâche du papier et défèque des cartons de déménagement.
Bref.
Aujourd'hui je ne trouve plus ça marrant du tout.


Le gâchis que je découvre en triant ce grenier est parfois très triste. deux chaises d'acajou que j'avais toujours connues en parfait état, cassées, mais cassées... en petit bois. Des nappes sur lesquelles on a fait couler de la colle -- toute la pile est fichue.Un sac brodé par ma grand mère qui a servi de chiffon à je ne sais quelle obscure tâche. Des livres anciens -- pas des incunables mais presque -- moisis, ou dont la tranche est arrachée, ou ...

L'esprit brouillon qui règne me dépasse.
On sait que cette habitation pose problème, que le grenier ne sera jamais nickel puisque d'autres, qui ne se sont pas privés d'y laisser leur bordel, voire de le visiter, doivent le traverser pour accéder à leur grenier, enfin et surtout qu'au moins mon frère va incessamment redéménager, mais peu importe. On va tout apporter ici, puisqu'on ne sait pas où mon frère ira. Mais quoi ?
ca fait des mois qu'on sait ce qui va se produire. Mais on n'est pas prêt. Voilà.

Merci de venir nous aider.
Hahahaha.

Ha...
Ha... ha.

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