jeudi 2 août 2007

La loi des séries

Le vendredi 20 s'éteignait ma grand-mère. Je suis rentré en Belgique avec des pieds de plomb, plein d'appréhensions.
On arrive à la messe d'enterrement, une assez belle messe ! mais en plein dans les conflits de notre petit noyau familial (oui, j'ai un frère psychopathe. C'est très glamour).
Au moment de l'absoute, mon émotion s'épanouit. "Que ce cercueil est petit". avec mon pouce, je fais une petite croix sur le bois du cercueil, comme celle que mon grand-père nous faisait sur le front le soir en disant "bonne nuit, manneke".

La journée se passe, on se retrouve tous et chacun. Et puis on rentre chez soi.

Deux jours après, le vendredi suivant, alors que j'étais sur le point de repartir, le téléphone sonne chez ma mère, et c'est l'annonce de la mort de mon oncle Georges.
Maman était en train de dire qu'elle voulait être près de sa soeur quand ça arriverait.
Là c'est la chagrin immédiat (pas de stage d'attente, pas de maturation des sentiments). On se rend compte qu'on ne peut pas être avec eux. On pleure on parle on se console.
Ma tante nous dit "surtout ne venez pas. J'aurai besoin de vous après !" et elle prédit sa venue prochaine à ma mère.

Et je reviens en France.
Je pense à eux sans arrêt, en silence. Et puis samedi en fin d'après-midi, mon homme m'appelle dehors "viens voir, dans le ciel"


Quoi, un arc-en-ciel ? Tout ça pour un petit arc-en-ciel ?
c'est que sur la photo on ne fait que le deviner. Il était large, éclatant, et embrassait le ciel d'un bout à l'autre de l'horizon.

Dans Kagemusha de Kurosawa, un arc en ciel barrait le chemin des troupes de Takeda pour leur dire de rebrousser chemin.
Ici, c'était l'inverse, une arche de lumière qui, tout en répondant à mes pensées, semblait nous ouvrir la route.
C'est par là que ça se passe, devant !

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