mercredi 29 août 2007

Universel

n lisant ce matin le blog de Ron l'Infirmier, j'ai eu un drôle de feeling universaliste (comme de plus en plus souvent -- mais qu'est-ce qui m'arrive ?!) Apprenant qu'il avait encore rencontré des stars, que son deuxième livre était en bonne voie, qu'il avait encore eu plaisir à jongler avec ses trois vies (une dans la sphère people, une comme infirmier, une à prendre du plaisir à voir, à entendre, en gros), un de ces amis lui dit "tu as de la chance !". Ron explique alors comment lui voit sa vie, que c'est d'une part beaucoup de boulot et d'autre part que ça tient à qui il est, à sa manière d'appréhender l'existence.
Un autre de ses amis lui dit "Gaffe ! ça va changer ! Ton deuxième livre va paraître et toi aussi tu vas te fondre dans le paysage (comme les autres people)" et à ce qu'en dit Ron, on comprend que pour lui ça n'a rien à voir et qu'il ne s'est pas vu "dans la sphère people", qu'il ne croit pas avoir changé et à plus forte raison n'est pas sur le point de changer davantage.

Et c'est bizarre, hein. Quelle que soit sa vie, le regard des gens aussi proches soient-ils ne dit pas forcément la vérité. Ce décalage existe forcément, d'une manière ou d'un autre, plus ou moins flagrant.
Je me sentais très coupable quand mes amis me renvoyaient des images décalées sur ma vie. Quand avec mon boulot pas franchement glorieux mais assez exigeant ils me disaient que je me la coulais douce, et que c'était bien dommage au vu de toutes mes capacités -- image renforcée par plein de petits malentendus. Par exemple, quand une amie me rendait visite au boulot, je me montrais le plus disponible possible pour être accueillant, donc forcément, comme je ne leur faisais pas sentir qu'ils me dérangeaient parfois, eh bien c'est que je n'avais rien à faire.
Pareil à plein de niveaux en fait.
Et donc, je me sentais coupable. J'en voulais à ceux qui me plaignaient autant qu'à ceux qui m'enviaient. Je me disais que c'était moi qui n'était pas clair dans ma tête par rapport à ce que je vivais. Forcément ! Les autres, je les idéalisais, ce qui faisait encore plus peser ma faute sur mes épaules.

Maintenant que le temps passe, je me rend compte que c'est juste le fameux décalage. Celui dont Ron a fait l'expérience, c'est le même et, sans doute, on n'y peut rien.
Notez, c'est tout ce qu'il y a d'universel, hein, parce qu'à part ce décalage, il n'y a rien de commun entre ce qu'a joliment raconté Ron et mes sempiternelles plaintes :)

Chaque fois que je touche quelque chose d'universel dans ma petite vie quelque part dans le monde mais sans connexion avec le reste, ça me donne du recul, je me souviens de grandes choses que je sais comme, où est le soleil, même pendant la nuit, je pense au Scorpion que j'ai vu en aout, je me demande quand je verrai la Croix du Sud ou si vraiment, dans les atomes de mon corps il n'y a pas des univers comme celui-là, une autre Pléiade, des planètes glacées ou vivantes comme la nôtre, aux histoires millénaires, peut-être plus belles ou plus tragiques que l'Histoire qu'on connait.

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